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Bibliographie

Publié le par Faire fil de tous poils

Emissions de radio :

Une emission avec Dominique Cardon, la célèbre teinturière archeologue tisserande, à ne pas manquer :

http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1017859

 

Interview de Marie-Thérèse Chaupin de l'Atelier laines d'Europe :

http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-laines-d-europe-2013-01-05

 

Bibliothèque textile

Tissage sur métier à cadres

Tissage à la main, Mad Duchemin, éd. Dessain et Tolra, les bases du tissage sur 2, 3 et 4 cadres, d’occasion.

Le tissage à la main, Pierre Ryal, livre ancien sur le tissage sur métier à cadres, beaucoup d’indications techniques de base

A handweavers pattern book, Marguerite Porter Davison, de nombreux diagrammes sur 4 cadres. À trouver d’occasion

Handweaver’s pattern book, Anne Dixon, éd. Bloomsburry, 600 diagrammes sur métier 4 cadres, non réédité en français.

Techniques spécifiques

L'art du tissage, Else Regensteiner, Dessain et Tolra : un livre de base sur les techniques du tissage sur cadres et techniques de tapisserie, à conseiller à tous les débutants (et aussi les confirmés !). D'occasion (1979).

Métier à peigne envergeur : Rigid heddle loom, Rowena Hart, éd. Ashford, en anglais, mais illustré de nombreuses photos qui permettent une bonne compréhension des étapes de montage et plusieurs projets à réaliser.

Inkle pattern directory, Anne Dixon, éd. Interweave, 400 modèle de tissage de bandes sur métier Inkle.

Premiers tissages - Vie active, Albert Boekholt, Le centurion - travaux manuels éducatifs : comment se fabriquer un métier à cadres, tisser aux tablettes, des explications simples et qui fonctionnent, théorie des armures. Pour les débutants et bricoleurs. D'occasion (1973).

Le tissage, Michel Politzer, Kinkajou gallimard : pour les débutants, ateliers enfants, le tissage système D, rudimentaire mais créatif. D'occasion (1976)

The techniques of tablet weaving, Peter Collingwood, Robin and Russ Handweavers : Le Livre à avoir sur le tissage au tablettes, très complet, il fait le tour de toutes les techniques avec de nombreux shémas ( n'existe qu'en anglais).

Guide des travaux complets à l'aiguille, selection du Reader's digest : c'est une bible ! broderie, tapisserie à l'aiguille, appliqué, patchwork, quilting, crochet, dentelle, macramé, tapis tricot. D'occasion (1981)

Tissage sur cercle, Hetty Mooi, Dessain et Tolra : pour débuter, schémas et explications claires. D'occasion (1977).

Tissage au doigt, Alta R. Runer, Fleurus idées : Très bien pour débuter la technique du fléché, un tissage (ou plutôt tressage) sans métier pratiqué encore par les indiens d'Amérique centrale. D'occasion (1977).

Savoir filer la laine et le lin - collection des activités ménagères n°8, Marguerite Lamy, Editions de la maison rustique : un petit livret très pratique pour les débutants en filage, explique aussi la transformation du lin et de la laine. D'occasion (1948).

Textiles et vêtements du monde - carnet de voyage d'une styliste, Catherine Legrand, Edition de la Martinière : techniques, coutumes, teintures, forme des vêtements...un beau livre pour s'inspirer

Le monde des textiles, John Gillow and Bryan Sentance, Thames and Hudson : un tour du monde de toutes les techniques traditionnelles, de nombreuses photos et des schémas clairs. Un très beau livre pour s'inspirer.

Textiles africains, John Gillow, éd. Du Regard, les textiles africains ont souvent pour base une armure toile, jeux d’effet chaîne et trame, brochés...Une mine d’inspiration.

Textiles du monde islamique, John Gillow, éd. Citadelles et Mazenod, pour apréhender la grande diversité des textiles islamiques…

Le grand guide du tapis, Jacques Anquetil, éd. Hachette, un voyage à travers le stechniques de production des tapis, et de leur contexte culturel

Histoire des textiles

Histoire des costumes du monde, Patricia Rieff Anawalt, éd. Flammarion, une Bible !!! l’histoire des civilisations depuis les origines et de leurs costumes, aujourd’hui vendu 300 euros d’occasion, certaines médiathèques ont un exemplaire, c’est moins cher de s’inscrire et de l’emprunter.

Prehistoric textiles, E.J.W. Barber, Pinceton university press : en anglais, des informations très approfondies sur les matières textiles et les techniques de tissage depuis les origines.

Textilfunde der Eisenzeit in Norddeutschland, Karl Schlabow, Karl Wachholtz Verlag Neumünster : en danois, mais plus de la moitié du livre présente des schémas sans textes réalisées par l'auteur et qui permettent d'analyser avec une grande précisions textiles et techniques utilisées à l'âge du bronze, indispensable pour se lancer dans la reconstitution archéologique pour cette époque.

La draperie au Moyen-Age -essor d'une grande industrie européenne, Dominique Cardon, CNRS éditions : la fabuleuse histoire de la draperie de laine, ne se limite pas seulement au Moyen-Age mais relate aussi l'évolution du mouton et des outils de transformation de la laine depuis les origines.

Costumes et textiles en Gaule Romaine, Geneviève Roche-Bernard, Errance : matières formes des vêtements, techniques de fabrication, un ouvrage très complet sur cette période. D'occasion (1993)

Les nouvelles de l'archéologie n°114 -archéologie des textiles et teintures végétales, Editions de la maison des sciences de l'homme, éditions Errance : ouvrage scientifique résultant de fouilles archéologiques et de reconstitution.

Archéologie des textiles des origines au Ve siècle - Monographie instrumentum n°14, sous la direction de Dominique Cardon et Michel Feugère, actes du colloque de Lattes, oct 1999, Monique Mergoil : un document très scientifique résultant de fouilles archéologiques précises.

Hallstatt Textiles - technical analysis, scientific investigation and experiment on iron age textiles, Bichler, Grömer, Hofmann-de Keijzer, Kern, Reschreiter, Archeopress : document scientifique en anglais avec des expérimentations de reconstitution.

Teintures et matières

Guide des teintures naturelles - plantes à fleurs, Marie Marquet, Belin : Très pratique et complet, de la cueillette à la teinture, clés de détermination claires, des recettes qui fonctionnent.

Le monde des teintures naturelles, Dominique Cardon, Belin : la bible sur les plantes tinctoriales ! histoire, techniques, coutumes autour des teintures à travers le monde, un livre très complet et passionnant.

Couleurs - pigments et teintures dans les mains des peuples, Anne Varichon, Seuil : coutumes et symboliques des couleurs à travers le monde et l'histoire, quelques recettes de pigments et teintures.

Plantes tinctoriales et textiles, Gustave Heuzé, connaissance et mémoire : quelques plantes phare de l'industrie textile (pastel, garance, safran, lin chanvre, coton, ortie...) comment les cultiver, les récolter, les transformer pour en tirer la fibre, ouvrage exhaustif du milieu du XIXè siècle, réédition en 2000.

Manuel de tissage - bibliothèque professionnelle - 1er partie, matières textiles et filés, Ch. et S. Labriffe, J.-B Baillère et fils : ouvrage destiné aux industriels (1949), les provenances, modes de production et de tranformation des matières textiles naturelles ou synthétiques, analyses chimiques, les machines de transformation, l'ouvrage le plus complet que j'ai trouvé pour connaître les fibres. 2è partie, tissage et tissus simples : Théorie des armures, techniques de tissage sur métier industriel dans les années 50.

Wools of Europe -la passion de la laine, Atelier laines d'Europe : recensement de toutes les laines présentes en Europe, par pays, un ouvrage multilingue et français sur les races de moutons, les entreprises et les produits fabriqués.

Les teintures végétales , Anne Rieger, journal les Quatre saisons du jardinage mai/juin 1983 : une grande dame de la teinture qui s'est consacrée toute sa vie à la teinture par fermentation.

Bleu, histoire d’une couleur ; L’étoffe du diable, histoire des rayures et tissus rayés, Michel Pastoureau, éd. Points, Michel Pastoureau grand spécialiste de l ‘histoire des couleurs, des animaux et des symboles au Moyen-âge. Une aventure passionnante au pays des couleurs

La cardère des villes et la cardère des champs, la Hulotte n°62 : un très beau travail de recherches sur l'histoire de la cardère à foulons. La Hulotte envoi des graines gratuitement  ce qui a permis d'éviter la disparition de cette plante textile majeure.

Romans

La dame à la licorne, Tracy Chevalier, éd. Quai Voltaire, magnifique aventure de la réalisation de la tapisserie de la dame à la licorne, immersion très réaliste et dovcumentée à la fin du Moyen-âge dans les ateliers de lissiers.

Le cœur cousu, Carole Martinez, éd. Folio, histoire où le merveilleux côtoie la cruauté, une couturière magicienne, qui coud le destin des êtres...

Récits de tisserands

Mémoires d'un tisserand, Jacques Anquetil, ed. Nil. Un voyage autour du monde des textiles passionnant, (même s'il faut faire abstraction de l'égo surdimensionné de l'auteur...).
 

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Conte : les trois fileuses

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Les trois fileuses

Grimm

 

Il était une fois une jeune fille qui ne voulait jamais filer ; sa mère avait beau dire et se fâcher, elle n'arrivait pas à la faire travailler.

Un jour, l'impatience et la colère de la mère allèrent si loin, qu'elle en vint à battre sa fille, qui se mit à pousser des cris. Dans le même moment, la reine passa devant la porte ; émue de ces cris, elle fit arrêter sa voiture, entra dans la maison et demanda à la mère pourquoi elle battait son enfant, au point qu'on l'entendait de la rue.

La bonne femme eut honte d'avouer la paresse de sa fille, et dit : « Je ne peux lui faire quitter le rouet ; elle veut toujours filer, je suis pauvre, et ne puis acheter une telle quantité de lin ! 

- Je n'aime rien tant que de voir filer, répondit la reine, et je ne suis jamais si gaie qu'en entendant tourner les rouets ; donnez-moi votre fille pour l'amener au château : j'ai assez de lin pour qu'elle y file tant qu'elle voudra. »

La mère fut bien contente de ce langage, et la reine prit la fille avec elle.

Dès qu'elles furent arrivées au château, la reine conduisit la jeune fille dans trois chambres toutes remplies, de haut en bas, de lin magnifique.

« Maintenant, file-moi ce lin, dit-elle ; et si tu viens à bout de la besogne tu épouseras mon fils aîné ; quoique tu sois pauvre, je n'y regarderai pas de si près, car ton activité incessante est une assez belle dot. »

La jeune fille était mortellement effrayée : jamais elle n'eût su filer ce lin, quand elle eût vécu trois cent ans et se fût mise à filer du matin au soir. Lorsqu'elle fut seule, elle se prit à pleurer et resta ainsi trois jours sans remuer la main. Le troisième jour, la reine revint, et voyant que rien n'était filé encore, elle parut bien étonnée ; mais la jeune fille s'excusa sur la tristesse qu'elle éprouvait d'avoir quitté la maison de sa mère. La reine n'y trouva rien à redire ; seulement en sortant, elle dit :

« Il faut pourtant que demain tu te mettes à la besogne ! »

Lorsque la jeune fille fut seule à nouveau, ne sachant où trouver aide ni conseil, dans sa tristesse elle se mit à la fenêtre. Alors, elle vit venir trois femmes dont la première avait un gros pied large, l'autre une langue si grosse qu'elle lui pendait jusqu'au menton, et la troisième un pouce plat. Quand elles furent au-dessous de la fenêtre, elles s'arrêtèrent, regardèrent en haut et demandèrent à la jeune fille ce qu'elle avait. Elle leur raconta ses tourments ; les trois inconnues lui proposèrent de l'aider et lui dire :

« Veux-tu nous inviter à ta noce, ne pas être honteuse de nous, nous appeler tes cousines et nous placer à ta table avec toi ? Nous te filerons ce lin en peu de temps !

- De tout mon coeur, répliqua-t-elle ; entrez seulement, et commencez tout de suite votre tâche. »

Elle fit donc entrer ces trois femmes étranges ; puis elle leur ménagea une niche dans le lin de la première chambre, où elles s'assirent pour filer. L'une tirait le fil et faisait aller le rouet ; la seconde mouillait le fil ; la troisième le tordait et frappait la table avec son doigt ; et chaque fois qu'elle frappait, un écheveau du fil le plus fin tombait à terre. La jeune fille cachait les trois fileuses à la reine et lui montrait, à chaque visite, la masse de lin qui s'élevait, si bien que celle-ci ne trouvait pas assez de compliment pour elle.

La première chambre épuisée, on attaqua la seconde, puis la troisième qui fut bientôt vide aussi. Alors les trois femmes prirent congé de la jeune fille, en lui disant :

« N'oublie pas ce que tu nous as promis ; ce sera le gage de ton bonheur. »

Quand la jeune fille eût montré à la reine les chambres vides et l'amas de lin filé, ce fut vite fait d'arranger la noce ; et le fiancé, ravi d'avoir une femme si habile et si active, lui en fit ses compliments.

« J'ai trois cousines, dit la jeune fille, et comme elles m'ont obligée, je ne voudrais pas les oublier dans mon bonheur ; permettez que je les invite à ma noce et qu'elles soient assises à notre table. »

La reine et le fiancé le lui accordèrent volontiers. Or comme la fête commençait, les trois femmes entrèrent habillées de vêtements bizarres, et la fiancée dit :

« Bonjour chères cousines!

- Ah ! Dit le fiancé, d'où te vient cette parenté étrange ? »

Il alla auprès de celle qui avait le pied large et lui demanda :

« D'où vient que vous avez le pied si large ?

- De frapper le rouet, dit-elle, de frapper le rouet. »

Le fiancé alla ensuite à la seconde et lui dit :

« D'où vous viens cette langue pendante ?

- De mouiller le lin, dit-elle, de mouiller le lin. »

Puis il questionna la troisième :

« D'où vient que vous avez le pouce si plat ?

- De tordre le fil, dit-elle, de tordre le fil. »

Sur quoi le fils du roi, effrayé s'écria :

«  Alors, ma belle fiancée ne touchera jamais à un rouet ! »

De cette façon, jamais plus elle n'eut besoin de filer.

 

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L'agriculture chez les gaulois

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L’AGRICULTURE

Origine de l’agriculture et des espèces cultivées:

Dans le croissant fertile se trouve l’origine de plusieures céréales(blé, orge, seigle), de légumineuses (pois, lentille, poi chiche) et de plantes oléagineuses (lin, carthame, olivier). Elles sont d’abord apparues dans le sud-est de la Turquie et la vallée du Jourdain pour se répandre ensuite en Mésopotamie, en Egypte, dans la Méditerranée et jusqu’en Éthiopie.Il est remarquable que ces plantes contribuent à fournir les trois principales classes de nutriments : glucides, protéines, lipides.

 

L’agriculture prend naissance vers 9600 ans avant notre ère au Proche-Orient. Dès ses phases les plus anciennes, elle repose sur une gamme étendue de végétaux :

- les céréales, représentées par deux espèces de blé, l’amidonnier et l’engrain, ainsi que plusieures variétés d’orge.

- les légumineuses, le pois, la lentille, l’ers, le pois chiche.

- une plante textile et oléagineuse, le lin.

On a trouvé cependant des traces antérieures de domestication d’arbres fruitiers (le figuier) dès 11000 ans avant notre ère en Israël.

Le principe de l’agriculture et les espèces cultivéesvont s’exporter tout autour de la Méditerranée jusqu’en Europe et arrivent sur les côtes de Provence et du Langudeoc vers - 5800/5600 au Néolithique ancien, et dans le bassin parisien vers - 5000. On cultive alors principalement du blé amidonnier, de l’orge, et en moindres quantités, l’engrain et le froment, le pois, les lentilles, le lin et le pavot.

 

A l’âge du fer

A partir de l’âge du fer, principalement à la période gauloise, les sociétés connaissent une nouvelle période d’acquisition de végétaux sous l’impulsion de navigateurs-marchands qui sillonnent la Méditerranée. Les populations indigènes entrent dans la polyculture et l’agriculture méditerranéenne se met en place. Non seulement des espèces annuelles comme les céréales et les légumineuses sont cultivées mais on va aussi exploiter des arbres tels que la vigne, le figuier et l’olivier. Une évolution capitale des mentalités accompagne les modifications profondes du paysage comme des conceptions agricoles. La campagne gauloise est alors parsemée de nombreuses exploitations agricoles, les champs se trouvent le plus souvent à l’extérieur de l’enceinte du village, le paysage ressemble déjà fortement à celui de nos campagnes actuelles, les rendements obtenus avec l’utilisation des outils en fer supposent que les étendues cultivées étaient déjà très importantes. On dit de la Gaule qu’elle était “le grenier à blé de Rome”.

Ils cultivent des céréales (blés, orge, avoine, millet), des légumineuses (lentilles, pois, féverolles, ers) et des plantes oléagineuses (lin, chanvre, caméline, pavot).

 

Les gaulois cultivent plusieurs variétés de blés (épeautre, engrain, amidonnier) dont la farine sert à préparer des galettes.

 

Les blés

A l’origine, les blés sont issus de croisements entre plusieurs graminées sauvages et ont été domestiqué par l’homme il y a environ 10000 ans avant notre ère au Moyen-Orient.

Vers - 7000 en Turquie l’amidonnier sauvage naît d’un croisement naturel entre un engrain sauvage (T. urartu) et une égilope. Une hybridation naturelle va se produire vers - 5000 entre l’amidonnier et une autre égilope qui donnera le blé tendre* et le grand épeautre, mieux adaptés à des climats tempérés, ils vont permettre l’expansion de l’agriculture à toute l’Europe et à l’Asie centrale.

La domestication des blés sauvages a donné naissance à des espèces cultivées à grains vêtus** (l’engrain, l’amidonnier et le timopheevi) et leur selection a entrainé des modifications génétiques des espèces: les grains changent de morphologie, on voit apparaître les blés nus**, une augmentation des rendements, une uniformisation de la maturité des grains, certains blés sauvages d’hiver deviennent des blés de printemps.

La selection se fait manuellement par le paysan qui peut passer dans les champs avant la moisson pour récolter les meilleurs épis et les meilleurs grains qui seviront aux prochaines semailles.

 

Amidonniers et engrains accompagnent les migrations des hommes et arrivent en Europe occidentale vers - 5800.

 

*Le blé tendre se différencie du blé dur parce qu’il contient des glutens qui permettent à la pâte de tenir en boule et de lever pour faire le pain. Le blé dur est celui du couscous, des pates, des galettes.

**Le blé vêtu, par sélection est devenu nu, c’est à dire que les balles qui entourent les grains sont moins nombreuses et plus faciles à décortiquer.

 

L’orgeest une céréale issue de la sélection de graminées sauvages, les bromes et fait partie des premières céréales cultivées. Elle se différencie du blé par la disposition de ses grains sur l’épi. Des expérimentations ont permis de montrer qu’on pouvait obtenir de l’orge par selection à partir d’un brome en 7 années. On en prépare des bouillies, des galettes et également la cervoise.

Orge nu à 6 rangs, escourgeon, variété la plus ancienne, et cultivée depuis l'âge de pierre et du bronze.

 

Le millet est issu de la selection de graminées sauvages, les sétaires et l’oplismène pied-de-coq, et pouvait également servir à préparer des bouillies pour la nourriture quotidienne.

 

L’avoineest issu de la sélection d’une graminée sauvage, la folle avoine, on peut en préparer aussi des bouillies.La balle d'avoine contient de la vanilline employée par les patissiers et liquoristes.

 

Pourquoi les blés anciens sont intéressants pour notre santé et l’environnement ?

Le gluten est responsable de l’élasticité et de la tenacité de la pâte lorsque la farine est en présence d’eau, les sélections actuelles vont vers une augmentation de la teneur en gluten pour faciliter la panification et la congélation des pâtes à pain. On le trouve donc dans les céréales panifiables tels que le blé, le seigle et en quantité moindre dans l’orge. Certaines protéines du gluten entraînent des intolérances (troubles digestifs, allergies, anémie, retard de croissance chez l’enfant…). Les blés anciens contiennent plus de protéines et apparement plus de glutens, qui sont différents et plus digestes. Les céréales anciennes sont plus aptes à être panifiées avec des levains naturels, et leurs qualités gustatives et nutritives sont beaucoup plus élevées.

Autrefois, dans les campagnes on cultivait des blés soigneusement sélectionnés pour être adaptés au terrain et au climat local. Aujourd’hui les variétés cultivées tendent vers une uniformisation des rendements et de la morphologie des grains, d’où la nécessité d’utiliser des produits phytosanitaires, ce qui contribue à l’apauvrissement et la polution des sols…

(Le gluten p.46, vitalité et digestibilité des pains de variété ancienne p.57 de voyage autour des blés paysansréseau semences paysannes)

 

Les plantes oléagineuses

Le chanvre donne une huile à la fois médicinale (calmante) et nutritive (acide linoléique, oméga 3…). On en tire également des fibres textiles très solides dont on fait des cordes et parfois des tissus. Aujourd’hui on fabrique de nombreux produits dérivés (isolants, litières, bois agloméré) son huile a des propriétés proches de l’huile d’argan d’un point de vue cosmétique. Il ne demande aucun traitement particulier et améliore le sol, ce qui justifie son utilisation dans l’agriculture biologique.

 

Le lin donne une huile utilisée pour nourir le bois et parfois les hommes quand elle est très fraîche (acide linoléique, oméga 3…). Les graines peuvent servir à préparer des galettes. Les fibres textiles sont utilisées depuis plus de 10000 ans. On en fait aujourd’hui de nombreux produits dérivés (isolants, litières, bois agloméré, linoleum…).

 

La caméline est une plante qui était largement cultivée autrefois et complétement délaissée aujourd’hui, elle contient une huile comestible.

 

Le pavot donnait l’huile d’oeillette, intéressante aussi pour ses propriétés médicinales. Le pavot contient des substances toxiques dans toutes ces parties sauf dans ses graines. L’huile a autrefois été interdite car considérée comme pernicieuse pour la santé humaine.

 

Les techniques

Les gaulois pratiquent déjà la fumure pour améliorer la qualité du sol.

La rotation des culturesévite la prolifération des maladies et des mauvaises herbes, elle peut durer de 5 à 7 ans, on alterne le plus souvent céréales, légumineuses, céréales, oléagineuses et des périodes de jachère pour le repos du sol. Les légumineuses apportent de l’azote au sol, certaines plantes comme le chanvre vont étouffer les mauvaises herbes avant la culture d’une plante moins concurencielle.

Certaines associations de cultures (méture)comme l’avoine avec la vesce, le blé avec la féverolle… peuvent permettre de faire une double culture qui enrichit le sol, évite de perdre la totalité d’une culture et limite l’impact des conditions climatiques sur les récoltes.

Certaines plantes sauvages sont de bonnes compagnes comme le bleuet et la camomille en petites quantités dans les champs de blé par exemple, car elles éloignent certains insectes ou maladies.

 

On sait que les gaulois avaient de solides connaissances agricoles même si nous avons peu de preuves de l’utilisation de ces techniques, cependant elles correspondent à des pratiques que l’on peut encore observer dans l’agriculture traditionnelle.

 

Les outils

Les principaux outils aratoires sont la houe et l’araire, qui peut avoir un soc en fer ou en bois, tirée par un ou deux animaux (boeuf ou cheval), elle sert au nettoyage du terrain, au labour ou au recouvrement des semences. On pratique les sillons croisés, c’est à dire qu’on fait un premier passage puis un second en diagonale, l’orientation du sillon par rapport au soleil peut améliorer la future culture. On a retrouvé de nombreuses traces de labours fossilisés.

Dans un sol relativement lourd, il est possible de labourer un hectare en deux jours, les “champs celtiques” ont donc une surface équivalent à une journée de travail

(p.44 le paysan gaulois, la préparation de la terre)

 

La pioche peut servir à défoncer les terrains secs et caillouteux.

 

Après les labours, la terre peut être hersée pour mieux émietter la terreavant de recevoir les semences. Les textes antiques mentionnent des hersages consistants à faire traîner des fagots d’épineux par des animaux de traits. Mais les Gaules connaissent des herses plus élaborées avec des dents en fer ou en bois durci au feu. (p.91 Histoire de l’agriculture en Gaule)

 

La récolte se fait au couteau ou à la faucille. Sur un bas-relief en Belgique daté du 1er siècle, on voit une machine à moissonner (vallus); un coffre, monté sur des roues poussé par un animal de trait, avec à l’avant des lames qui coupent les pailles, les épis tombent dans la caisse. (p.77 le paysan gaulois)

 

La faux a probablement été inventée vers - 300 et ne servait pas à la récolte des céréales mais à la coupe de l’herbe pour faire du foin.

 

Les blés anciens sont plus difficile à décortiquer, les céréales à grain vêtu sont battues deux fois pour séparer le grain de la balle. Les épis sont déposés sur une aire puis piétinés par des hommes ou des animaux circulant autour d’un axe central.

Le tribulum, instrument en bois hérissé de lames de silex peut servir à cette opération, il est tiré par un animal qui tourne autour d’un axe. Il est difficile de mettre en évidence son utilisation en Gaule car nous avons peu de restes de ces outils en bois.

(p.87 le paysan gaulois)

 

Le vannage consiste à séparer la paille et la balle du grain, par temps venteux le grain est versé ou jeté, il tombe tandis que les résidus plus légers sont emportées par le vent. C’est pourquoi les aires de battages sont souvent placées sur une hauteur.

(p.90 le paysan gaulois)

 

On trouve également des rateaux, fourches, serpes, pelles, serfouettes, etc…

 

Les rendements

A l’époque gauloise la moyenne des rendements est de 15 à 20 quintaux à l’hectare mais peut parfois atteindre les 25 quintaux (1 quintal­ = 100 Kg). Aujourd’hui les blés anciens en agriculture biologique peuvent donner une production autour de 35 quintaux à l’hectare.

La culture intensive des blés actuels donne des rendements de plus de 100 quintaux à l’hectare.

 

En résumé : c’est la maîtrise de la métallurgie du fer et donc dès la période de l’âge du fer, que l’essentiel de l’outillage utile au paysan est créé et mis en forme et ce jusqu’à une période très récente.

 

Les ruches en paille ne sont pas attestées pour la période gauloise, on peut cependant récolter du miel dans des ruches sauvages. Dans tous les cas, ce mode de récolte entraîne le plus souvent la destruction de l’essaim, car il n’y a pas de cadres comme dans nos modèles actuels qui permettent de récolter sans abîmer la ruche. La cire a de multiples usages et sert entre autres à étanchéifier les seaux, pots... Le miel entre dans la préparation de l’hydromel. Il y a encore quelques années, dans nos campagnes, l’hydromel contenait le venin des abeilles mortes pendant la récolte, il arrivait que le buveur, pris de malaise, tombe par terre à la première gorgée. L’hydromel est considéré par les gaulois comme une boisson sacrée reservée aux dieux et aux druides(p.115 comprendre les celtes et les gaulois, Thibaux)

 

LES ANIMAUX

L’élevage apparaît vers 8500 ans avant JC.

Les gaulois sont avant tout un peuple d’éleveurs et chassent peu. Ils consomment de la viande de chien, mouton, boeuf, volaille (oies, canards, poules) qui peuvent aussi être sacrifiés lors de fêtes religieuses. Les porcs se nourrissent des déchets du village. Les charcuteries gauloises étaient très réputés et on en trouvaient sur les tables des romains les plus riches. La plupart des animaux domestiques sont de taille plus petite que de nos jours (environ un tiers de la taille actuelle).

Le lait et les fromages proviennent de chèvres, vaches ou brebis, qui fournissent aussi de la laine. Le boeuf est utilisé comme animal de trait pour le travail des champs, tout comme le cheval qui est également dressé pour la guerre.

Le sanglier, considéré comme animal sacré, est rarement consommé.

 

LES PLANTES POTAGÈRES

La domestication des fruits et légumes a commencé aux temps préhistoriques et plusieurs milliers d’années de sélection et de culture ont permis d’obtenir les variétés actuelles.

 

Les gaulois cultivent des plantes potagères à proximité des maisonset parfois d’un point d’eau. On trouve des oignons, navets, panais, plusieures variétés de choux et d’ail. Les variétés ne sont pas encore aussi nombreuses qu’aujourd’hui…Pour les choux par exemple qui se sont beaucoup diversifiés depuis.

Les carottes sont jaunes ou violettes, les carottes oranges apparaissent beaucoup plus tard.

L’ail et les oignons sont largement consommés par les guerriers, ils donnent beaucoup de force.

Les légumes servent à préparer des soupes, des salades, sont ajoutéés à des bouillies de céréales…

 

De nombreux légumes actuels n’existent pas à l’époque gauloiseet sont connus beaucoup plus tard, ils proviennent d’Amérique ou d’Orientcomme les tomates, courgettes, aubergines, courges, haricots, pomme de terre, topinambours, riz…

 

Adeptes de la cueillette, ils ramassent aussi des fruits et légumes sauvages. Les framboises, groseilles, baies de sureau, fraises, pommes, poires, prunes et raisins sont également consommés séchés.

 

Les sources dont nous disposons pour connaître les fruits et légumes des gaulois sont les écrits antiques et les analyses carpologiques (analyse des graines) et palynologiques (pollens).

 

LES MÉDICINALES

Ils utilisent aussi des plantes pour se soigner dont certaines sont considérées comme sacrées et entourées de rituels : le gui, entre autres, est cueilli par le druide lors de cérémonies religieuses.

 

(les plantes toxiques sont indiquées par une croix rouge).

 

On peut faire découvrir plusieures plantes du jardin et les faire goûter ou sentir s’il y en a assez:

 

La rue et la tanaisie à sentir, sert à repousser les insectes (puces…)

La lavande à sentir voire goûter, a des propriétés calmantes et antisceptiques

La saponaire dont les racines trempées dans l’eau donnent un savon naturel très doux.

La mélisse, la menthe, la saugeà faire sentir et goûter, elle ont des propriétés calmantes (toux, maux de gorges etc…) et digestives, antisceptiques.

L’achillée millefeuille qu’on peut goûter et qui sert à cicatriser les plaies (elle est à l’entrée de chez le boisilleur)

La consoude dont la racine est utilisée pour consolider et ressouder les os, les muscles, les tendons, les nerfs… C’est aussi un bon légume.

Le millepertuis sert à calmer et soigner les brûlures (il est aussi près de chez le forgeron), on peut en donner quelques feuilles pour les regarder à contre jour et voir les petits trous qui permettent de les reconnaître. (millepertuis veut dire “mille trous”)

La pulmonaire soigne les voies respiratoires (poumons) comme son nom l’indique.

L’ail des ours dont on peut faire goûter et sentir une feuille, est très bonne pour les voies respiratoires.

 

LES PLANTES TEXTILES ET TINCTORIALES

L’homme utilise les fibres et teintures végétales depuis l’époque néolithique. Les gaulois sont réputés pour la qualité de leurs tissus aux couleurs chatoyantes.

 

Les fibres proviennent de la tige de certaines plantes(lin, chanvre, ortie, mauve, genêt, arbres comme le tilleul). Pour cela plusieurs étapes sont nécessaires :

le pourrissage des tiges dans l’eau plusieurs jours (rouissage) afin d’éliminer les substances (pectines) qui soudent les fibres entre elles,

le séchage,

le broyage pour séparer les fibres de la partie ligneuse de la plante,

le peignage pour les débarrasser des résidus.

Les mèches pourront ensuite être filées et tissées.

Les couleurs sont obtenues à partir de feuilles, écorces, racines ou fruits.

Il existe plusieures techniques de teinture : à froid, à chaud et par fermentation.

 

La couleur bleue, tirée du pastel selon un procédé long et complexe, est chère aux gaulois. Ils l’utilisent également comme peinture de guerre.

 

La gaude et les genêts des teinturiers donnent du jaune

Les garances et gaillets, ont des racines qui donnent du rouge.

Le pastel donne le bleu,

Le sureau sert à faire du violetà partir des fruits.

Le noir peut se faire avec des écorces d’arbres.

 

 

 

LES ARBRES

 

Les bois est utilisé pour la fabrication d’habitations, d’outils, de meubles, de palisades, de tonneaux. La forêt est un lieu de cueillette de fruits et de plantes sauvages et fournit le bois de chauffage. Les gaulois pratiquent la taille et la greffe d’arbres fruitiers tells que pommiers, pruniers, poiriers, figuiers, oliviers, vignes... Les analyses de pollens indiquent un recul constant de la forêt pendant l’époque gauloise et le paysage ressemble déjà fortement à celui de nos campagnes actuelles.

La forêt revêt un caractère sacré et peut-être le lieu de cérémonies religieuses. Certains arbres sont regardés comme des messagers de l’ordre divin.

 

Le chêne

Très solide et imputrescible, le bois de chêne sert à la construction d’habitations et de remparts. Le tanin contenu dans l’écorce permet de tanner les peaux et de teindre les tissus en brun et en noir. Les feuilles ou les rameaux broyés peuvent servir à arrêter une hémoragie. Les glands ont été consommés depuis le Néolithique.

Le chêne est l’arbre le plus sacré pour les gaulois, selon Pline, “druidae” pourrait avoir une ethymologie grcque, “drus” qui veut dire “chêne”. “C’est l’arbre qu’ils choisissent pour les bois sacrés, ils n’accomplissent aucune cérémonie religieuse sans son feuillage, tout ce qui vient sur le rouvre est regardé comme envoyé du ciel. Le gui sur le rouvre est extrêmement rare et quand on en trouve, on le cueille en grande cérémonie religieuse, ils l’appellent d’un nom qui signifie “remède universel”. Ayant préparé selon les rites, sous l’arbre un sacrifice et un repas, ils font approcher deux taureaux blancs. Un prêtre vêtu de blanc monte sur l’arbre et coupe le gui avec une serpe d’or ; on le reçoit sur une saie blanche ; puis on immole les victimes en priant que le dieu rende le don qu’il a fait propice à ceux auxquels il l’accorde” (histoire naturelle, p.215 ed. Folio).

 

Le frêne sert à la fabrication de manches d’outils, et d’arcs. Il a des propriétés antigoutteuses et antirhumatismales. C’est un symbole de la vie et de la sagesse. Il incarne la puissance de l’eau et des chevaux. Il sert à fabriquer la baguette des druides.

 

L’érablesert à la fabrication de petits objets, on recueille la sève dont on peut faie un sirop très sucré, ou du vinaigre. On consomme les feuilles, les fruits, les écorces.

 

L’ormesert à la fabrication de roues de charettes, c’est un cicatrisant, il lutte contre les maladies de peau.

 

Les ressources et références bibliographiques

 

  • Histoire naturelle Pline l’Ancien, éd. Folio

  • Les paysans gaulois (IIIè siècle – 52 av. J.-C.) F. Malrain, V. Matterne, P. Méniel,

éd. Errance – INRAP

  • Histoire de l’agriculture en Gaule (500 av. J.-C. – 1000 apr. J.-C.) A. Ferdière, F. Malrain, V. Matterne, P. Méniel et A. Nissen Jaubert, éd. Errance

  • Origine des plantes cultivées A. de Candolle, éd. Lafitte Reprints Marseille

  • Voyage autour des blés paysans Réseau Semences Paysannes

  • De mémoire de potagers – petites et grandes histoires des variétés de légumes Serge Schall, éd. Plume de carotte

  • Encyclopédie biologique Fournier

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La cardère à foulons

Publié le par Lilifile

Travail de la laine après tissage : La cardère dipsacus fullonum

 

matieres-4487.JPGmatieres 4486

 

Attention il y a confusion dans les noms latins entre dipsacus fulonum et dipsacus sylvestris, et de nombreux ouvrages ou jardins botaniques vous présentent non pas la cardère à foulon mais la cardère sauvage qui elle est pourvue d'aiguilles. Cette variété de cardère a la particularité singulière d'être munie non pas d'aiguilles mais de petits crochets. Elle fut longtemps utilisée pour carder les tissus de laine avant le foulage. Cette étape consistait à donner aux tissus un aspect feutré et les rendaient à la fois plus chauds, plus solides, (comme les manteaux de laine de nos grands-parents ou les capes de bergers). Je l'utilise parfois après tissage pour brosser un tissu de laine et ainsi lui donner un aspect moelleux, doux, « poilu ».

Cette plante est aujourd'hui menacée car elle n'est pratiquement plus cultivée. La Hulotte propose d'envoyer gratuitement des graines afin de la préserver : http://lahulotte.fr/cardere_cultivee.php

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